Fort d’une belle victoire inaugurale face à de vaillants bellevillois, c’est le cœur léger (et le bagage mince) que nous prenions la direction de la charmante bourgade de La Ferrière en ce beau dimanche hivernal. Dans cette poule aux accents très vendéens (pas moins de 3 équipes), Julien, Paco, Damien et moi-même faisions notre entrée dans une salle suffocante, fleurant bon la trouspinette artisanale, bien décidés à engloutir une nouvelle ration de jambon-mogettes.
Et là, premier hic : le plat semblait plus copieux qu’annoncé puisqu’une ribambelle de grosses minasses en Revers à l’échauffement confirmait instantanément la présence redoutée de leur n°1, modeste n°208. Frappée d’effroi, tétanisée, notre petite troupe trouvait cependant la force de composer savamment notre formation, chacun priant pour éviter l’abominable épouvantail adverse. A la lecture de la feuille, notre capitaine Julien s’étonnait des 4 chiffres portés en face du nom de leur leader. Nous avait-il transmis par mégarde le code PIN de son tout nouvel IPhone X, ou bien celui de sa mastercard gold + Privilège ? Hélas non, il s’agissait bien de son nombre de points que notre sympathique Juju aurait pourtant juré impossible à atteindre. Le décor était donc planté. Eux : Marion (1764), Matthieu (2462), Maxime (1798) et Arnaud (2053). Nous : Julien (1712), Benoît (1993), Damien (1893) et Paco (1765).
J’avais le privilège d’entamer contre Matthieu pendant que Julien affrontait sa compagne Marion. Après une lutte acharnée de près de 5 minutes, je devais baisser pavillon devant la fourberie de mon adversaire qui m’abreuvait de sacs tous plus sournois les uns que les autres. De son côté, notre camarade Juju se défaisait non sans peine des griffes de Marion. Damien entrait alors en piste et s’imposait avec autorité contre Maxime pendant que notre recrue hivernale mordait la poussière face à un Arnaud qui m’avait l’air bien trop solide pour être honnête. Deuxième rotation : Julien, face à Matthieu, faisait le rapide constat que « 2462, c’est beaucoup ». Bien que malmené, je finissais par m’en tirer contre Marion. Puis, Paco allait chercher une belle victoire 3-2 contre Maxime, ce qui lui faisait dire, tout en nuance, « Je suis nul, je sais pas jouer, pis en plus, je sers comme une merde ». Quant à Damien, il était à deux doigts d’aller à la belle contre Arnaud. Sur une de ses balles de 4ème set, dans son style caractéristique, notre carrax balançait un énorme pivot CD tout en toucher, sur lequel, son coude venait violemment heurter le coin de la table. Baignant dans une mare de sang, tel un gilet jaune victime de la violence d’état, c’est les armes à la main que notre fier républicain de la butte tombait sous les coups du vil chouan. « J’aurais dû lever le coude » concluait-il à l’issue du combat. Qui pour contester de si sages paroles ?
4-4 avant les doubles, 17h à la pendule : l’heure de vérité mais aussi celle du thé. Allions-nous nous faire infuser et siroter comme de vulgaires tisanes bon marché? Première réponse avec les doubles : pendant que Damien et moi-même devions plier face à Matthieu et Maxime, nos deux plus jeunes représentants bataillaient ferme. Mal embarqués à la belle, ils entamèrent une belle remontée qui prit fin lorsque notre capitaine décida subitement de vendanger allègrement une balle mi haute d’un CD bâché que n’aurait pas renié notre président. Quel plus bel hommage rendu à la fameuse « école des jeunes de La Mellinet » qui, à l’image d’Émi dans nos cœurs, vivra à jamais. Bon 4-6, ça sentait un peu le pâté. Le solide grognard Damien faisait le boulot face à l’élégante Marion. Malheureusement, Julien face à Maxime et moi contre Arnaud devions nous rendre à l’évidence : Ces vendéens étaient bien les plus forts. Notons que notre valeureux Paco réussit l’authentique exploit de prendre un set au 200 lors du dernier match. De bon augure…
Score final 5-9 : pas de quoi rougir, vu la qualité de l’opposition. Mais dans cette poule compliquée, il va falloir vite rebondir sous peine de rejoindre nos camarades de l’équipe 2.
Très bien reçus par nos toujours sympathiques hôtes : un délicieux couscous à la vendéenne (avec moult poireaux et carottes façon pot au feu : faut pas déconner quand même). Merci à eux et bonne chance pour la suite. Quant à nous, rillettes au menu dans un mois. Va falloir être affûtés parce qu’on sait d’expérience que ça peut être un peu dur à digérer ce genre de cochonnaille.
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